A. Harouni : Ennahdha ne connait et ne connaitra jamais de division
Abdelkarim Harouni, dirigeant au sein d’Ennahdha était l’invité de Boubaker Ben Akeicha dans Midi-Show d’aujourd’hui, lundi 23 mai 2016. Harouni a parlé des travaux du 10ème Congrès du Mouvement et de ses principaux résultats.
En effet, le deuxième élu au Conseil Choura après Fathi Ayadi a dit que les 58% contre 42% des votes obtenus pour le règlement interne ne traduisent pas une division au sein du mouvement.
« D’abord et avant de parler de différends et de division, je considère que le congrès d’Ennahdha est un évènement historique qui aura des retombées internationales à l’instar des partis les plus importants au monde. Et aux partis tunisiens d’être fiers de nous. D’ailleurs nous les appelons à faire de même, parce que nous passons par une période difficile en Tunisie et craignons que les Tunisiens ne croient plus en la compétence des politiciens".
Ennahdha s’est finalement réconcilié avec l’Etat
Pour ce qui est des différends, je dois dire que le congrès a commencé avec joie et a fini, également, dans la joie, dit Harouni. Nous en sommes sortis tout aussi unis qu’avant. Et il ne faut pas passer à côté de l’évènement national et historiquement marquant que représente la présence du président de la république au congrès du mouvement ! Ceci prouve que la querelle entre le mouvement et l’Etat est bel et bien fini. C’est la première fois que le président de la république assiste au congrès d’Ennahdha et ceci honore la Tunisie tant il prouve la véritable réconciliation ».
Ennahdha fait son auto-évaluation
Par ailleurs, ce qui se démarque durant ce congrès, c’est notre auto-évaluation. Au bout de 40 ans d’Histoire, Ennahdha devait tirer des leçons. Et la plus importante leçon qu’on a tiré est celle de ne jamais déconsidérer un poids politique quel qu’il soit. Nonobstant, l’on a aussi tiré des des enseignements positifs. Ennahdha a bien su gérer les situations depuis la révolution jusqu’à nos jours. N’oublions pas qu’Ennahdha a sauvé le pays de la division, en acceptant le dialogue national et de léguer le pouvoir au gouvernement de Mehdi Jomaa. Un politicien qui ne sait pas évaluer juste, peut commettre des erreurs, Ennahdha fait des lectures de la réalité et sait en tirer des leçons, et sait suivre l’évolution du projet de l’islam.
Ghannouchi en sort fort
Le plus important message véhiculé durant le congrès, à mon sens, est celui qui montre que le leader est sorti fort avec plus de 70% de voix en sa faveur. Et la force du président reflète la force d’Ennahdha.
Je ne considère pas pour autant que les pourcentages du règlement intérieur prouvent une quelconque division. Il y a eu un dialogue et ceci est normal et il y eu deux différents points de vue. Mais ceci ne prouve aucunement qu’il y ait des mécontents parce que les deux versions étaient bonnes. Nous sommes démocrates et acceptons l’avis de la majorité. Le vote en faveur des prérogatives du président prouve qu’on apprécie plus la facilité à la complication !
Il y a un équilibre entre le président et le Conseil la Choura
Avec le règlement adopté, on ne tombe ni dans l’hégémonie du président du Mouvement ni dans la suprématie du Conseil Choura. Il s’agit de deux poids très équilibrés dignes du mouvement. Et n’oublions pas que la choura est une valeur islamique sûre depuis belle lurette.
Oui Ghanouchi pourrait désormais se présenter aux présidentielles
Selon le nouveau statut du président du parti, le président du mouvement est désormais légalement concerné par la présidence de l’Etat. Nous ne l’avons pas auparavant parce que c’était prématuré. Maintenant nous sommes davantage prêts parce qu’Ennahdha a eu de l’expérience en cours de route.
Voici les raisons de l’absence de Dilou et Larayedh
Samir Dilou et Ameur Larayed sont de vrais leaders du mouvement, explique Harouni. Larayedh a choisi de se consacrer à sa mission au sein de l’ARP et il s’agit de la tendance globale au Mouvement qui tend à encourager la spécialisation. Ameur Larayedh s’est excusé et a demandé qu’on ne lui accorde aucune responsabilité au sein du parti et on a respecté sa demande.
Quant à Samir Dilou, et comme il s’agit d’un brillant élément, il a été très médiatisé. Sauf que cette popularité a fait qu’il soit très ciblé. Ceci l’a gêné et nous le comprenons. Nonobstant, Dilou est membre de la choura pour qui on a massivement voté.
Mais qu’on rassure, Ennahdha ne connait pas et ne connaitra jamais de division. Et même si les femmes et les jeunes ne représentent aujourd’hui que 10% seulement des positions de direction, à la Choura leur représentativité est meilleure et ceci s’améliorera au fur et à mesure.